Ballade de la baleine

« Une baleine blanche pas comme les autres, qu’on observe dans un télescope. Est-ce qu’on ne l’aurait pas déjà vue, est-ce qu’elle ne ferait pas partie de nos connaissances baleinières ? Est-ce que ce ne serait pas le fameux beluga qu’on avait vu jouer au rugby avec l’équipage d’un bateau de plaisance, il y a déjà quelques années de cela ? Et c’est quoi ce collier autour de son cou ? Une baleine rugbywoman avec un collier, c’est quoi cette histoire ? Et qu’est-ce qu’elle a à se promener comme ça si près des côtes, cette baleine ? Elle veut nous dire quelque chose ou quoi ? Elle cherche de la compagnie ? En voilà une série de questions. En voilà un mystère pour le moins énigmatique. Y’a vraiment de quoi lui consacrer une ballade, à cette baleine qui se balade. »

Il y a quelques années, un béluga équipé d’un harnais est repéré par des pêcheurs au large de la Norvège. Très vite, on l’accuse d’être utilisé par les Russes pour faire de l’espionnage. Fin août 2024, après plusieurs années passées au large des côtes norvégiennes, celui que les habitants du littoral avaient baptisé “Hvladimir”, en référence au président russe, est retrouvé mort. De ce fait divers énigmatique et politique, David Lescot, auteur et metteur en scène mélomane, a imaginé une pièce assez mystérieuse, plutôt musicale et extrêmement aquatique. 

Parlée-chantée sur 67 BPM par Ludmilla Sabo, Antoine Sarrazin et Emma Liégeois, réalisée par Sabine Zovighian et Samuel Hirsch, cette fiction en forme de chanson de geste déplie les suppositions et les rêveries autour de ce beluga espion. Elle navigue sur un flux de questions entêtantes : qui est-il ? Que veut-il ? A-t-il été entrainé par un coach ? Des militaires ? Un animal peut-il faire la guerre ? Qu’a-t-on voulu lui apprendre ? Et qu’a-t-elle à nous dire ? Mais… Attention ! Elle vient vers nous !